Giuseppe castiglione dit lang shining, 1688-1766 : jésuite italien et peintre chinois
Giuseppe CastiglioneÀ la fin du XVIIe siècle, la Chine est dirigée par un empereur, Kangxi (K'ang-hi), qu'on a parfois appelé le "Louis XIV chinois" principalement parce qu'il était, comme le Roi-Soleil, un "protecteur des arts et des lettres". Il entretenait à sa Cour nombre de savants, architectes, décorateurs, jardiniers. Parmi eux, un personnage extraordinaire, un italien: Giuseppe Castiglione.
Né à Milan en 1688, novice de la Compagnie de Jésus en 1707, il est envoyé au Portugal (1710), puis en Chine (1715), où il est très vite admis dans l'entourage de l'Empereur. Car le jeune homme a, entre autres talents, celui d'être un artiste habile et délicat.
Conformément à la tradition jésuite, il s'intègre totalement à son milieu, prend un nom chinois, Lang Shining. Et devient, petit à petit, le peintre préféré du souverain, puis (à partir de 1735) de son successeur Qianlong (K'ien-long). Par atavisme, sans doute, ce dernier aime les chevaux (il est d'origine mandchoue). Le sachant, ses courtisans se décarcassent pour lui trouver, et lui offrir, les plus beaux chevaux qu'on puisse voir à l'époque, dans le royaume, et au-delà.
Ce sont ces animaux magnifiques que Qianlong charge Castiglione-Lang Shining d'immortaliser en les portraiturant - souvent grandeur nature - sur des rouleaux de soie.
L'un d'eux, le plus célèbre, mesure sept mètres 76, et s'intitule Cent Coursiers - parce qu'il représente, en effet, cent chevaux, tous dans des positions, des postures, des allures différentes. Ce rouleau, comme l'essentiel de l'oeuvre hippologique du jésuite hippophile, est conservé au Musée National du Palais, à Taipei (Taiwan), grâce à la coopération duquel le présent ouvrage a pu voir le jour.
Jamais à notre connaissance, les rouleaux de Castiglione n'ont été présentés dans de telles dimensions (le rouleau des Cent Coursiers est reproduit au coeur de ce volume sur un dépliant de deux mètres 40 de long!); et jamais aucun livre en français n'a été consacré à ce grand artiste, trop longtemps boudé en Europe parce que son oeuvre passait pour de la chinoiserie, et un peu méprisé par certains lettrés chinois parce que, bien que fortement sinisé, Lang Shining n'est pas un vrai Chinois. Grâce aux meilleurs spécialistes - chinois et européens - réunis ici, voici donc Giuseppe Castiglione réhabilité.
Jean-Louis Gouraud
Quand les cavaliers cherchent à anoblir leur savoir-faire, ils parlent volontiers d'art équestre. Mais, dans ce couple improbable que forment l'homme et le cheval, l'artiste n'est peut-être pas celui qu'on croit.
Entre "l'art équestre" - autrement dit, l'équitation -, qui consiste à créer le mouvement, et les arts de la représentation, qui consistent plutôt à le fixer, peut-il exister un lion, une relation, un échange? Le cheval, qui est, de très loin, l'animal le plus souvent représenté par les plasticiens n'est-il pas déjà un chef-d'oeuvre?
Depuis que je regarde les chevaux, que je les approche, que je les fréquente, que je vis et travaille avec eux, il me semble nécessaire de disposer d'un lieu qui favorise l'observation et la réflexion. Non point pour organiser des expositions ou des colloques; bien sûr, mais pour abriter une collection consacrée aux artistes dont le cheval a été la principale source d'inspiration. Cette célébration artistique du cheval s'apparente d'ailleurs à celle que nous menons à l'Académie du Spectacle Équestre.
La "collection Grande Écurie de Versailles" ne comportera qu'un seul volume par an. Cette lenteur du rythme non seulement convient parfaitement à la mentalité cavalière ("Ce n'est pas la vitesse qui fait comprendre, disent les Maîtres d'équitation, c'est la lenteur"), mais exprime assez bien notre désir, à l'Académie, de travailler sur la durée, et d'inscrire notre travail dans le temps.
Ce rythme de parution annuel n'est pas dû à la pauvreté ou à la rareté du sujet - le problème étant au contraire de résister au foisonnement, à la prolifération -, mais à la volonté de ne publier que des travaux soignés, nécessaires, et originaux. Des travaux qui, donc, n'auraient probablement jamais pu voir le jour ailleurs.
148 |
9782828908072 |
2004 |
43 |
Relié Sous Jaquette |
Article de seconde main contrôlé
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À la fin du XVIIe siècle, la Chine est dirigée par un empereur, Kangxi (K'ang-hi), qu'on a parfois appelé le "Louis XIV chinois" principalement parce qu'il était, comme le Roi-Soleil, un "protecteur des arts et des lettres". Il entretenait à sa Cour nombre de savants, architectes, décorateurs, jardiniers. Parmi eux, un personnage extraordinaire, un italien: Giuseppe Castiglione.
Né à Milan en 1688, novice de la Compagnie de Jésus en 1707, il est envoyé au Portugal (1710), puis en Chine (1715), où il est très vite admis dans l'entourage de l'Empereur. Car le jeune homme a, entre autres talents, celui d'être un artiste habile et délicat.
Conformément à la tradition jésuite, il s'intègre totalement à son milieu, prend un nom chinois, Lang Shining. Et devient, petit à petit, le peintre préféré du souverain, puis (à partir de 1735) de son successeur Qianlong (K'ien-long). Par atavisme, sans doute, ce dernier aime les chevaux (il est d'origine mandchoue). Le sachant, ses courtisans se décarcassent pour lui trouver, et lui offrir, les plus beaux chevaux qu'on puisse voir à l'époque, dans le royaume, et au-delà.
Ce sont ces animaux magnifiques que Qianlong charge Castiglione-Lang Shining d'immortaliser en les portraiturant - souvent grandeur nature - sur des rouleaux de soie.
L'un d'eux, le plus célèbre, mesure sept mètres 76, et s'intitule Cent Coursiers - parce qu'il représente, en effet, cent chevaux, tous dans des positions, des postures, des allures différentes. Ce rouleau, comme l'essentiel de l'oeuvre hippologique du jésuite hippophile, est conservé au Musée National du Palais, à Taipei (Taiwan), grâce à la coopération duquel le présent ouvrage a pu voir le jour.
Jamais à notre connaissance, les rouleaux de Castiglione n'ont été présentés dans de telles dimensions (le rouleau des Cent Coursiers est reproduit au coeur de ce volume sur un dépliant de deux mètres 40 de long!); et jamais aucun livre en français n'a été consacré à ce grand artiste, trop longtemps boudé en Europe parce que son oeuvre passait pour de la chinoiserie, et un peu méprisé par certains lettrés chinois parce que, bien que fortement sinisé, Lang Shining n'est pas un vrai Chinois. Grâce aux meilleurs spécialistes - chinois et européens - réunis ici, voici donc Giuseppe Castiglione réhabilité.
Jean-Louis Gouraud
Quand les cavaliers cherchent à anoblir leur savoir-faire, ils parlent volontiers d'art équestre. Mais, dans ce couple improbable que forment l'homme et le cheval, l'artiste n'est peut-être pas celui qu'on croit.
Entre "l'art équestre" - autrement dit, l'équitation -, qui consiste à créer le mouvement, et les arts de la représentation, qui consistent plutôt à le fixer, peut-il exister un lion, une relation, un échange? Le cheval, qui est, de très loin, l'animal le plus souvent représenté par les plasticiens n'est-il pas déjà un chef-d'oeuvre?
Depuis que je regarde les chevaux, que je les approche, que je les fréquente, que je vis et travaille avec eux, il me semble nécessaire de disposer d'un lieu qui favorise l'observation et la réflexion. Non point pour organiser des expositions ou des colloques; bien sûr, mais pour abriter une collection consacrée aux artistes dont le cheval a été la principale source d'inspiration. Cette célébration artistique du cheval s'apparente d'ailleurs à celle que nous menons à l'Académie du Spectacle Équestre.
La "collection Grande Écurie de Versailles" ne comportera qu'un seul volume par an. Cette lenteur du rythme non seulement convient parfaitement à la mentalité cavalière ("Ce n'est pas la vitesse qui fait comprendre, disent les Maîtres d'équitation, c'est la lenteur"), mais exprime assez bien notre désir, à l'Académie, de travailler sur la durée, et d'inscrire notre travail dans le temps.
Ce rythme de parution annuel n'est pas dû à la pauvreté ou à la rareté du sujet - le problème étant au contraire de résister au foisonnement, à la prolifération -, mais à la volonté de ne publier que des travaux soignés, nécessaires, et originaux. Des travaux qui, donc, n'auraient probablement jamais pu voir le jour ailleurs.
Edition | Favre |
Dimensions (L x H x E, cm) | 24 X 30 X 1.9 |
Auteur | Giuseppe Castiglione |
Nombre de pages | 148 |
ISBN | 9782828908072 |
Date de publication | 2004 |
Poids (g) | 43 |
Reliure | Relié Sous Jaquette |
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