Un thé sur le divan bleu

« Voilà ce que je peux te promettre : veiller sur ton âme de la manière dont je suis capable, sur ton âme dans la vie, non dans la mort. Je ferai tourner l'une des tasses bleues dans mes mains en buvant lentement du thé de Tanzanie, je mangerai chaque fois que ce sera possible des mûres qui ne sont pas monochromes, je laisserai entrer les abeilles, et je sourirai en pensant à ce tableau que tu m'avais donné et qui a probablement été vendu depuis longtemps. »

Natasha écrit une longue lettre d'amour à Tonio, son amant mort. Ils se sont aimés avec fièvre durant quelques mois avant que Tonio soit assassiné alors qu'il lui rendait visite. Parce qu'il était marié, Natasha est exclue de la communauté blanche de Nairobi, au Kenya, où elle vit en organisant des safaris.

Seule, blessée, elle écrit pour ne jamais oublier leur passion, mais aussi pour célébrer un continent qu'ils ont tous deux aimé, qui les a façonnés et réunis avant de les séparer.

Par petites touches se dessine ainsi un récit comme on en lit peu, d'une profonde dignité et d'une intense poésie, où les souvenirs intimes se mêlent aux images éblouissantes d'une Afrique déjà sublimée par Karen Blixen.