On a lu pour vous : « American Darling » de Russel Banks
L’avis de Marine : Laissez-vous entraîner sur les traces d’une femme en quête de liberté, à travers un pays déchiré : le Libéria. Un pays fondé par d’anciens esclaves américains devenus à leur tour colonisateurs et dominateurs. Mais « American Darling » est d’abord l’histoire d’une femme. Jeune architecte contrainte de fuir son pays, les États-Unis, pour le Libéria. Là, elle fonde une famille, mais doute de son amour pour ses trois enfants alors qu’elle s’investit pleinement dans la défense d’une tribu de chimpanzés. Puis arrive le coup d’état et la guerre qui l’obligent à fuir encore une fois. de nombreuses années plus tard, elle retourne au Libéria, inquiète du sort de ses enfants humains et chimpazés. Un roman poignant et instructif sur les destins croisés d’une femme et de ce pays méconnu qu’est le Libéria.
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« American Darling » est un roman de Russel Banks paru en 2007 en France, aux éditions Actes Sud.
La quatrième de couverture : A cinquante-neuf ans, Hannah Musgrave fait retour sur son itinéraire de jeune Américaine issue de la bourgeoisie aisée de gauche que les péripéties de son engagement révolutionnaire avaient conduite, au début des années 1970, à se « planquer » en Afrique. Ayant tenté sa chance au Liberia, la jeune femme a travaillé dans un laboratoire où les chimpanzés servaient de cobayes à des expériences sur le virus de l’hépatite, pour le compte de sociétés pharmaceutiques américaines. Très vite, elle a rencontré puis épousé le Dr Woodrow Sundiata, bureaucrate local appartenant à une tribu puissante et promis à une brillante carrière politique. Quelques années plus tard, elle est brusquement rentrée en Amérique, laissant là leurs trois enfants, fuyant la guerre civile qui enflammait le pays. Au moment où commence ce livre, Hannah quitte sa ferme « écologique » des Adirondacks, car ce passé sans épilogue la pousse à retourner en Afrique…
Un extrait : Il m’a fallu plus d’une décennie avant que je ne me sente en état de retourner à Monrovia pour affronter les conséquences de cette ultime nuit. Et j’avais alors cinquante-huit ans. Pas vraiment une vieille femme, en tout cas pas selon l’échelle d’aujourd’hui, mais pas mal décatie pour ce qui est du visage et du corps. […] Je ne suis que la coquille de ce que j’étais il y a douze ans. En vieillissant, nous devenons des animaux différents. Surtout les femmes. Et quand nous sommes devenues un animal qui n’a plus d’intérêt sexuel, les jeunes – parce qu’ils croient qu’ils ne seront jamais vieux – nous traitent comme si nous étions une autre sorte de primate. Comme si l’un de nous était un chimpanzé et l’autre un être humain.