5 anecdotes sur les prix littéraires
Chaque année, vers la mi-août, commence une avalanche de parutions en librairie, qui s’achève environ un mois plus tard : la rentrée littéraire. En 2024, ce sont 459 livres qui ont rejoint la grande famille de la littérature en France, la plupart espérant recevoir en novembre l’un des précieux sésames : un prix littéraire. Il faut dire que nous ne sommes pas en reste : Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Flore, Académie française… Autant d’occasions d’être couronné, paré d’un bandeau rouge et écoulé à des dizaines de milliers d’exemplaires. Le plus célèbre et prestigieux de ces prix, le Goncourt, est remis depuis 1903. Depuis toutes ces années, il s’en sont passées des événements. Pour votre plus grand plaisir, nous avons sélectionné 5 anecdotes et informations croustillantes sur la rentrée et les prix littéraires. À déguster et partager sans modération !
Une brève histoire de la rentrée littéraire
Nous pouvons dater l’émergence du concept de rentrée littéraire aux années 1950. À cette époque, les prix littéraires existent depuis longtemps déjà, mais les éditeurs semblent prendre conscience du double intérêt de publier des ouvrages à la rentrée : c’est une période propice à l’achat de livres et les prix littéraires sont remis à l’automne, ce qui tombe à point. La rentrée littéraire fait figure d’exception française : nous sommes le seul pays à comptabiliser en moyenne 500 à 600 sorties de romans entre mi août et fin-septembre chaque année.Ces dernières années, un peu moins d’ouvrages sont publiés lors de cette période, nous en comptabilisons 459 pour cette rentrée littéraire 2024.
Des femmes sous couverture
Le prix Femina est créé en 1905, en réaction à la misogynie des jurés du Goncourt, qui avaient boudé la favorite Myriam Harry l’année précédente. Le roman de cette dernière, La conquête de Jérusalem, se verra donc remettre le tout premier prix Femina deux ans après sa sortie.
Si le prix Femina veut défendre la place des femmes dans la littérature, ces dernières sont, pour la première moitié du XXème siècle, reléguées à des sous-citoyennes (le droit de vote pour les femmes date de 1944) vivant sous la tutelle de leur père ou mari. C’est ainsi que de nombreuses autrices ont reçu le prix Femina… sous des pseudonymes masculins ou mixtes. Nous pouvons citer par exemple André Corthis, nom de plume d’Andrée Magdeleine Husson (1906), Jacques Morel, pseudonyme de Madeleine Pottier (1912), Dominique Dunois, nom d’emprunt de Marguerite Lemesle (1928) !
L’exception du Renaudot des lycéens
En 1992, le prix Renaudot lance le Renaudot des lycéens. (Le Goncourt des lycéens avait été lancé en 1988). Six romans de la liste du jury Renaudot sont sélectionnés par différents partenaires, parmi lesquels l’Éducation Nationale, les livres sont envoyés aux lycées participants et le prix est décerné chaque année à la mi-novembre. 400 lycéens venant d’une quinzaine d’établissements constituent ce jury. Les lycées s’engagent sur 3 années de participation maximum. Ils peuvent ensuite candidater à nouveau. Un lycée fait cependant figure d’exception : celui de Loudun, qui participe au prix chaque année. La raison ? Loudun est la ville d’origine de Théophraste Renaudot, créateur du prix éponyme !
Prix Goncourt : l’exception Romain Gary
Le règlement du Goncourt est clair : le prix ne peut être remis qu’une seule fois à un écrivain. En 1956, il est attribué aux Racines du ciel, de Romain Gary. Puis en 1975, c’est Émile Ajar qui reçoit la prestigieuse récompense pour La vie devant soi. Sauf que Romain Gary et Émile Ajar sont une seule et même personne : le deuxième n’est qu’un pseudonyme emprunté par le premier. L’auteur a demandé à son petit-cousin, Paul Pavlowitch, d’endosser le rôle d’Émile Ajar auprès des médias. Ce n’est que 5 ans après la mort de Romain Gary que la supercherie sera révélée, constituant une exception dans l’histoire du prix Goncourt.
Goncourt : un journaliste dans le placard
En 1958, un tout jeune journaliste de 16 ans, Alain Ayache, fait sauter les plombs de Drouant, le restaurant historique dans lequel ont lieu les délibérations du prix Goncourt. Il s’introduit dans la salle à manger, installe un micro dans le lustre et se cache dans le placard à balais avant l’arrivée du jury. Découvert, il s’en sortira sans encombre après avoir promis de ne rien révéler de ce qu’il a pu entendre. Cela ne l’empêchera pas de récidiver en 1983, à l’aide d’un micro directionnel. Devenu éditeur de presse, il publiera cette fois-ci l’intégralité des délibérations du jury dans l’hebdomadaire qu’il dirige !
2 commentaires sur “5 anecdotes sur les prix littéraires”
Merci pour ce petit rappel historique. Merci à Recyclivre pour l’accès à la littérature à petit prix et au recyclage de cette masse de papier qu’on aime tant.
merci pour ces informations. J’aime votre entreprise