Quand les livres sont… empoisonnés à l’arsenic !
Cela pourrait ressembler au début d’un polar, c’est une nouvelle qui a défrayé la chronique et la rubrique « faits divers » les mois derniers : des livres empoisonnés à l’arsenic ont été retrouvés dans les bibliothèques françaises.
Plusieurs bibliothèques en France, dont la prestigieuse Bibliothèque nationale de France (BnF), ont dû initier des mesures drastiques pour isoler des ouvrages du XIXe siècle après y avoir découvert des traces d’arsenic. Cette mesure préventive suit de très près une initiative similaire en Allemagne où plus de 15 000 livres ont été isolés en mars dernier…
Pour les identifier : les livres concernés sont principalement des publications du XIXe siècle, identifiables à leur couverture, leur reliure, leur page de garde ou leur tranche de couleur vert émeraude. Une couleur très caractéristique due à un pigment, connu sous le nom de « vert de Paris » ou de « Schweinfurt », populaire à l’époque pour sa teinte vibrante (et son faible coût de production).
Un risque très limité
La BnF a récemment retiré de ses rayons quatre ouvrages après que des analyses ont confirmé la présence de cuivre et d’arsenic, substances reconnues pour leur toxicité. En quarantaine la Rouman anthology de Henry Stanley (1856), le Book of the royal horticultural society d’Andrew Murray (1863) et deux exemplaires de Ballads of Ireland d’Edward Hayes (1855) ! Si le risque immédiat pour une personne manipulant ces livres reste faible, il n’est pas exclu qu’un contact prolongé et répété comporte des risques pour la santé. À Paris, l’inventaire a déjà commencé à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, où 70 ouvrages suspects ont été étiquetés et isolés. Le Poison Book Project, un programme de recherche germano-américain, continue de recenser et de cataloguer les livres contaminés à travers le monde…
Pour se plonger dans des romans sur des livres empoisonnés
Le Fauteuil hanté – Gaston Leroux
Dans ce polar, les membres d’une académie littéraire meurent un à un après avoir occupé un certain fauteuil… et un manuscrit empoisonné est découvert comme cause des décès !
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Le Nom de la rose – Umberto Eco
L’exemple le plus célèbre d’un livre empoisonné ! Dans cette histoire, un moine utilise un livre empoisonné pour commettre une série de meurtres dans une abbaye isolée.
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L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafón
Le roman traite du danger que peut représenter un livre, menant à la destruction et la mort autour de lui, symbolisant un type d’empoisonnement culturel et personnel.