En salles le 14 août 2024, Le Roman de Jim est le neuvième film des cinéastes français Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Présenté au festival de Cannes, dans le cadre de la section Cannes Premiere, il s’agit de l’adaptation du sixième roman éponyme de Pierric Bailly. Cette chronique mélodramatique au cœur des montagnes du Jura chère à l’auteur est aussi une élégante réflexion autour des affres de la paternité. Voici nos bonnes raisons de vous plonger dans le livre, avant de découvrir sa relecture cinématographique.

Deux frères pour un roman

Véritable touche-à-tout, les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu ont parcouru de nombreux genres cinématographiques, de la chronique amoureuse (Peindre ou faire l’amour), au film d’anticipation (Les Derniers Jours du monde) en passant par leur comédie musicale burlesque Tralala, tournée à Lourdes en 2021 et déjà projetée au festival de Cannes, lors des séances de minuit.

Connus pour leur passion des sommets, notamment ceux des Pyrénées d’où ils sont originaires et où ils ont tourné la plupart de leurs œuvres, ils adaptent avec Le Roman de Jim un roman ancré dans la nature puissante du Jura.

Une idée qui ne leur est pas venue naturellement : il s’agit en effet d’une suggestion de l’auteur lui-même, Pierric Bailly. Grand amateur de la filmographie des deux frères, il a demandé à son éditeur P.O.L. de leur envoyer son texte, persuadé que ce mélodrame poignant sur la paternité avait de quoi séduire Arnaud et Jean-Marie Larrieu.

Apprendre à être père

Le roman de Pierric Bailly nous place dans les pas d’un homme qui, après un passage en prison, élève un enfant qui n’est pas le sien et se le voit arracher quelques années plus tard, lorsque son père biologique refait surface.

Pour incarner ce personnage à la trajectoire émouvante, qui est aussi le narrateur du roman, les frères Larrieu ont choisi le visage de Karim Leklou dont la bonté les a immédiatement conquis. Il est accompagné par Lætitia Dosch qui interprète sa compagne et la mère de Jim.

L’écriture puissante de Pierric Bailly

Désir de paternité, deuil du père : dans l’œuvre de Pierric Bailly, la figure paternelle tient une place centrale. Son écriture visuelle, très riche en images fortes, est aussi particulièrement cinématographique. Ainsi, L’Homme des bois, paru en 2017, et Les Enfants des autres (2020) devraient être prochainement portés à l’écran.

Emmené par une belle puissance narrative, son tout dernier roman La Foudre a quant à lui été désigné « meilleur roman de l’année 2023 » par la magazine Lire. Un thriller alpin autour d’un triangle amoureux dans la plus pure tradition du « nature writing », à lire absolument avant de plonger avec les frères Larrieu dans Le Roman de Jim.