(Critique Littéraire #1) : Les fantômes du vieux de Nathan Hill
En ce premier samedi du mois de mars 2018, nous vous dévoilons la toute première critique envoyée et écrite pour une internaute Amoureuse des livres. Cécile vous présente une œuvre qui l’a touché, bouleversé et donné envie de coucher ces quelques lignes pour notre blog. C’est l’occasion de partager une expérience de lecteur aussi bien personnelle et intime, que fédératrice d’une belle communauté de passionnés.
L’auteure de cette critique : Je m’appelle Cécile Peronnet, j’ai 18 ans et je suis étudiante en licence de langue, ancienne L. J’ai toujours aimé lire et la participation au Goncourt des Lycéens, il y a deux ans, m’a donné goût à l’écriture de mes ressentis ! Retrouvez les autres lectures de Cécile sur son blog.
Un roman ambitieux et avec raison.
Une fresque grandiose. Voilà ce qu’est Les fantômes du vieux pays. Nathan Hill a achevé un chef d’œuvre, chef d’œuvre qui clôt en beauté l’année 2017. Une Amérique aussi bien actuelle que passée se voit tirer le portrait, et tout prend alors sens. Cet extrémisme soudain qui, implicitement, semble révolter l’auteur, ne date pas d’hier. Ou plutôt si : le peuple américain, et aussi ses représentants politiques ont toujours eu tendance à être dans l’hyperbole et l’exagération. Que dire des années 70 et des hippies – mouvements pour le moins extrême dans son genre pacifique – répondant à un geste tout autant extrême que fut chacune des actions menées au Viêt-Nam ? Aujourd’hui, cet extrémisme se manifeste autrement : dans des personnalités politiques – le gouverneur Packer n’est pas sans rappeler un président américain élu depuis peu – mais aussi dans une démesure addictive – tant au niveau des réseaux sociaux qu’à celui d’une dépendance aux jeux-vidéos.
Le héros va être confronté à chacun de ces éléments qui ont façonné les Etats-Unis, et qui continuent à le faire. Sa mère l’ayant abandonné petit, agresse un Donald Trump en devenir, revenant ainsi dans les pensées de cet écrivain raté qui décide alors, sur les conseils de son éditeur pour honorer un contrat resté vain, d’écrire son histoire. Quel est le lien entre tous ces faits, tous ces personnages ? Tous semblent invariablement converger vers cette « Calamity Packer », la génitrice de Samuel. Mais y aurait-il une relation plus profonde entre chacun de ces fils tissant une toile d’araignée complexe dans laquelle le lecteur se perd pour finalement retrouver son chemin dans les derniers chapitres ? Le suspense est magistralement mené et c’est un vrai calvaire que de poser ce roman.
Quelques longueurs sont à noter dans le schéma narratif, mais elles sont vite rattrapées par les pages d’une réalité confondante retraçant le passé marginal de la mère. Il peut être un peu dur de se plonger totalement dans le récit, mais une fois immergé, le paysage ne laisse pas place à quelque déception que ce soit.
Un très beau roman, addictif à souhait, à côté duquel il ne faut surtout pas passer !
Cette critique vous a plu ? Retrouvez Les fantômes du vieux pays ici.
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